Kagame et Tshisekedi signent un accord de paix sous l’œil pressant de Donald Trump

Présenté par Donald Trump comme « un accord de paix historique » et « un grand miracle », le texte signé le 4 décembre dernier à Washington par le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi n’a pourtant pas suscité l’enthousiasme attendu.

La cérémonie s’est tenue à l’Institut des États-Unis pour la paix, rebaptisé pour l’occasion « Institut Donald Trump pour la paix », dans un décor millimétré de drapeaux et de lustres étincelants. Au centre, trois hommes : Donald Trump, Paul Kagame et Félix Tshisekedi.

À première vue, tout semblait réuni pour célébrer un tournant historique dans les relations tumultueuses entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. Mais derrière la mise en scène, la froideur des dirigeants africains était palpable : ni poignée de main, ni échange de regards. Une distance si évidente que Donald Trump s’en est amusé avec ironie : « Regardez comme ils s’aiment l’un l’autre ! »

Le véritable enjeu se situe désormais en Afrique centrale. Si les semaines à venir ne traduisent pas les engagements en actes concrets, désarmement des groupes armés, retrait des soutiens occultes et dialogue régulier entre Kigali et Kinshasa, le texte risque de rejoindre la longue série d’accords de paix restés lettre morte.

Le « miracle » brandi à Washington survivra-t-il à la réalité du terrain ? La réponse, plus que dans les discours ou les flashes, se mesurera dans les villages et les camps de déplacés des Grands Lacs, là où se joue le véritable destin de cette paix annoncée.